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19 février 2018

Figure de proue - VERCINGÉTORIX

Si on dispose d'une seule image pour illustrer PARIS, on choisira la TOUR EIFFEL.

Si on a une seule image pour illustrer CLERMONT-FD et l'AUVERGNE, on choisira probablement VERCINGETORIX.

La statue monumentale de la place de Jaude, inaugurée le 11 octobre 1903, est bien connue de tous les Auvergnats et bien au-delà.

Elle est l'oeuvre d'Auguste Bartholdi, qui avait auparavant réalisé la statue de La Liberté à New-York. Son positionnement dans l'axe de la rue Blatin et du boulevard Desaix, l'impose à la vue de manière exceptionnelle dans le sens Ouest-Est face à la préfecture, et dans le sens Est-Ouest face au Puy-de-Dôme.

Alors pourquoi ce chef gaulois est-il si célèbre ?

Qui est-il ? Et que sait-on réellement de lui ?

La principale source d'information est signée Jules César, dans La Guerre des Gaules, ce qui peut faire douter de sa totale impartialité.

Son lieu de naissance n'est pas connu avec précision. Sa date de naissance non plus. Elle est retenue par convention à l'an 72 avant JC (mais c'est peut être l'an 80).

Il est le fils de Celtillos, chef des Arvernes, qui sont à l'époque l'un de la cinquantaine de peuples gaulois, parmi les plus nombreux et les plus riches.

Une coexistence pacifique

En 121 avant JC, la bataille dite « du Confluent » est une victoire des Romains. Le roi arverne Bituitos est fait prisonnier.

L'année suivante, un traité de paix remplace la royauté des Arvernes par un régime aristocratique.

Une période de soixante ans de paix relative s'installe.

Parallèlement, les Éduens ont déjà fait allégeance et ont des liens politiques et même militaires avec Rome.

Une période trouble

En 61 avant JC, après la bataille de Solonion, la région du sud de la Gaule appelée La Narbonaise est définitivement soumise par les Romains, alors que les autres peuples sont encore indépendants, notamment les Arvernes.

En 58 avant JC, César envahit la Gaule en prenant prétexte de la migration des Helvètes vers la Saintonge sous la pression des Germains.

Le chef arverne Celtillos tente de prendre la tête du parti anti-romain, mais il est assassiné par des nobles arvernes qui le soupçonnent de vouloir rétablir la royauté à son profit.

C'est alors que son fils Vercingétorix entre semble-t-il dans l'entourage militaire de César dont il aurait été un officier de cavalerie formé aux méthodes de guerres romaines en échange de sa coopération et de ses connaissances du pays, en application des anciens accords conclus en 120 avant JC.

La guerre va durer six ans sous forme de campagnes contre les tribus insoumises.

En Gaule, le mécontentement couve, tandis qu'en Asie mineure les légions romaines de Crassus sont battues par les Parthes en 53 av JC, et qu'à Orléans des commerçants romains sont massacrés durant l'hiver 53-52 av JC.

Le retournement de Vercingétorix contre César

Vercingétorix révoque l'alliance romaine et prend la tête du mouvement anti-romain.

Il lève des troupes dans la campagne, mobilise le peuple et s'impose comme le commandant suprême.

Il est proclamé roi et s'applique à rallier les autres tribus gauloises et à neutraliser les Éduens favorables Rome.

César redoute une insurrection générale en Gaule.

Il rejoint Narbonne, traverse les Cévennes et rejoint ses légions cantonnées pour l'hiver à Agedincum (Sens).

La stratégie de Vercingétorix consiste à éviter l'affrontement direct avec les légions, à épuiser l'armée romaine par une course poursuite en créant des abcès de fixation successifs et en lui supprimant toute capacité de se nourrir sur l'habitant par une politique de la terre brûlée.

Vercingétorix affronte directement les Boïens, le seul peuple gaulois allié de Rome et membre de de la confédération éduenne qui lui résiste.

Il assiège l'oppidum de Gorgobina (près de Sancerre), mais César l'oblige à lâcher prise, puis réussit à prendre Cenabum (Orléans) et Avaricum (Bourges).

Vercingétorix ne se décourage pas devant ces victoires romaines.

Les alliés de Rome se divisent et commencent à changer de camp, y compris les Éduens. Il remonte le cours de l'Allier, détruit les ponts et s'installe dans l'oppidum de Gergovie. La bataille est inévitable.

La bataille de Gergovie

En juin -52, les Gaulois sont solidement installés dans Gergovie.

Les Romains assiègent l'oppidum et passent à l'attaque pour exploiter une faiblesse de la défense gauloise après avoir approché leurs troupes en les dissimulant à la vue des Romains.

Les Gaulois réagissent par une contre-attaque puissante, notamment grâce à la mobilité des cavaliers et à la présence des Éduens, que les Romains confondent avec des Arvernes.

Les difficultés de liaison, notamment à cause du relief, sont habilement exploitées par les Gaulois. Les pertes romaines sont importantes (de l'ordre de 700 tués).

César renonce à prolonger son offensive, lève le siège et se replie en bon ordre vers le nord.

Gergovie est une éclatante victoire pour Vercingétorix. La réputation d'invincibilité de César est écornée, alors que le prestige de Vercingétorix est immense, ce qui favorise les ralliements des Gaulois indécis ou alliés des Romains.

La bataille d'Alésia

César s'efforce de rejoindre l'Italie du nord et regroupe ses troupes, soit plus de 50 000 légionnaires, mais il a perdu tous ses auxiliaires gaulois.

Vercingétorix ne veut pas le laisser s'échapper et envoie sa cavalerie affronter les cavaliers de César, à quelques kilomètres d'Alésia, mais la bataille tourne à l'avantage des Romains.

Vercingétorix regroupe les forces gauloises (80 000 combattants selon César) à Alésia.

Il demande à tous les peuples gaulois de fournir des renforts. C'est l'armée de secours, qui atteint plus de 250 000 cavaliers et soldats selon César.

Pendant ce temps, César déploie ses légions tout autour et se met en position de siège en faisant construire une double fortification, pour empêcher les Gaulois de sortir et de se ravitailler, et pour se protéger des attaques des troupes gauloises extérieures.

Le siège dure une quarantaine de jours. Les assiégés meurent de faim. Les armées gauloises de renfort, enfin arrivées, lancent une série d'attaques. Les Romains ne sont pas loin de céder, mais le siège n'est pas brisé.

Le 27 septembre -52, Vercingétorix est contraint de s'avouer vaincu.

Les circonstances de sa reddition sont décrites de manière contradictoire selon les sources. La version la plus favorable représente Vercingétorix sortant fièrement d'Alésia sur son cheval blanc, traversant les lignes romaines bien alignées, se présentant avec panache devant César et jetant ses armes à ses pieds pour offrir sa vie en échange de la vie sauve de ses troupes.

La version la moins favorable représente Vercingétorix livré désarmé après un échange diplomatique. Ses troupes jettent leurs armes par-dessus le rempart, afin que César puisse constater, de visu, la réalité de leur désarmement.

Cette défaite est due aussi bien à la supériorité logistique des Romains qu'au manque d'entente entre les peuples et les chefs gaulois, peu habitués à se battre ensemble, ainsi qu'aux retards pris par la mobilisation des troupes de secours.

La mort de Vercingétorix

Vercingétorix est emmené à Rome, où il est maintenu prisonnier jusqu'au triomphe de César, entre août et septembre -46.

Les circonstances précises de sa mort ne sont pas connues faute des sources fiables.

L'usage était d'exhiber les chefs vaincus lors du défilé d'un triomphe romain et de les exécuter à l'issue de ce triomphe.

Vercingétorix aurait été traîné enchainé derrière le char de César, puis peut-être étranglé dans sa prison, à moins qu'il ne soit mort de faim.

Son corps aurait été ensuite exposé publiquement dans l'escalier des Gémonies avant d'être jeté dans le Tibre.

Ce texte a été rédigé à partir de sources diverses. Toute personne qui voudrait apporter des précisions sera la bienvenue.

 



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