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Saint-Cyr - La promotion Général CAILLAUD à Aubiat

Publié le 29 mai 2022

La promotion de Saint-Cyr « GÉNÉRAL CAILLAUD » rend hommage à son parrain.

Le 28 mai 2022, la 207e promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, au grand complet, est venue à Aubiat (63) se recueillir sur les lieux où son parrain de promotion, le général Robert CAILLAUD, est né, a grandi, a vécu et où il est inhumé.

Les cérémonies, en ville et au cimetière, ont été organisées par l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, Monsieur Stéphane Bardin (maire d'Aubiat) et les membres de la famille Caillaud.

Biographie du général Robert Caillaud, rédigée par sa fille Marie-Françoise.

Mon père Robert Caillaud est né le 21 octobre 1921 à Aubiat, petit village de Limagne, où il a grandi dans une famille d'agriculteurs. Sa vocation pour une carrière militaire vient de l'admiration qu'il portait à son père Jean-Baptiste, mobilisé comme soldat en 1914 et revenu en 1918 avec le grade de lieutenant et la croix de chevalier de la Légion d'honneur.

Après ses études au collège Michel de l'Hospital de Riom, puis au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, il est admis en novembre 1941 à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr repliée à Aix-en-Provence. En novembre 1942, lors de l'invasion de la zone Sud, l'école est dissoute et les sous-lieutenants de sa promotion (Charles de Foucault) sont démobilisés. Comme d'autres camarades, il entre dans les chantiers de jeunesse. À l'automne 1943, il passe dans la clandestinité et rejoint les maquis d'Auvergne et l'Armée secrète. Arrêté par la Gestapo, il est relâché faute de preuves.

Son baptême du feu a lieu dans la nuit du 9 au 10 septembre 1944, à Decize (Nièvre). En septembre 1944, les troupes allemandes du Sud-Ouest de la France (plus de 100 000 hommes) remontent en direction de l'Allemagne. Les forces de la Résistance ont pour mission de leur interdire à tout prix le franchissement de la Loire de manière à couvrir le flanc de l'armée du général de Lattre qui remonte par la vallée du Rhône. Or, le pont de Decize est le seul qui reste accessible aux Allemands. À la tête de deux sections, le sous-lieutenant Caillaud parvient à interdire le franchissement du pont à une avant-garde allemande du général Elster, qui signe sa reddition le matin du 10 septembre à la mairie d'Issoudun (Indre). Le sous-lieutenant Caillaud reçoit sa première citation.

Le mois suivant, la division d'Auvergne est incorporée dans la Première armée du général de Lattre, qui organise l'amalgame des Forces françaises de l'intérieur avec celles qui ont débarqué en Provence le 15 août précédent. Le lieutenant Robert Caillaud prend part aux campagnes d'Alsace et d'Allemagne au sein du 152e Régiment d'infanterie « Les diables rouges ».

Après la guerre, il choisit la Légion étrangère et alterne les séjours opérationnels entre l'Algérie et l'Indochine. Je mets plus particulièrement l'accent sur deux opérations.

La première, le 26 décembre 1949, la garnison de Tra-Vinh (à 100 km de Saïgon) est attaquée par trois bataillons Vietminh et ne répond plus à la radio. Mon père se porte volontaire pour relever le défi. Sa compagnie de 132 légionnaires parachutistes, transportés par 6 dakotas, est larguée à la tombée de la nuit dans les pires conditions et sous un feu nourri. Au matin, le Vietminh abandonne la partie. Les parachutistes ont trois morts et douze blessés, mais ils ont sauvé Tra-Vinh

La deuxième, dans la nuit du 4 au 6 avril 1954, alors que « la messe est dite », il est volontaire pour sauter dans la cuvette de Diên Biên Phu, pour rejoindre ses camarades. Le 7 mai 1954, lors de la chute du camp retranché, il est fait prisonnier par le Viêt Minh, interné au camp n° 1 et libéré le 2 septembre 1954. Il poursuit sa carrière militaire en Algérie, en Allemagne et en métropole.

De 1961 à 1963, il est le premier officier français auprès de l'École allemande des troupes aéroportées à Schongau en Bavière, comme officier de liaison instructeur. Dans la toute nouvelle Bundeswehr, l'accueil est glacial. En deux ans, le lieutenant-colonel Robert Caillaud établit une solide coopération militaire franco-allemande, notamment comme initiateur de manoeuvres binationales, favorables à la réconciliation franco-allemande.

En 1963, après la guerre d'Algérie et dans un nouveau contexte en Europe, les armées françaises connaissent de très importantes réorganisations et modernisations. Le 30 mai 1963, le colonel Robert Caillaud prend le commandement du 2e Régiment étranger de parachutistes à Bou Sper en Algérie. Il va donner à cette unité le visage qu'elle a de nos jours.
En 1972, fort d'une expérience exceptionnelle, il est choisi pour commander l'École des troupes aéroportées de Pau, qu'il va adapter pour répondre aux nouveaux besoins des armées. Par exemple, il est l'initiateur des sauts à très haute altitude et obtient lui-même le brevet de chuteur opérationnel à 52 ans

Nommé général en 1975, il prend les rênes de la 1re Brigade parachutiste à Toulouse, avant de terminer sa carrière militaire comme adjoint au général commandant la 11e Division parachutiste et la 44e Division militaire territoriale, en 1978

Après avoir quitté le service actif, il se consacre pendant dix ans à l'Entraide parachutiste, dont il est le président et il continue d'aider les parachutistes vietnamiens qui ont servi dans les rangs de la Légion étrangère. Après des démarches longues et difficiles, il réussit notamment à ramener en France 42 familles dont l'intégration est une réussite.
Le général Caillaud s'est éteint en 1995. Il repose au cimetière d'Aubiat.

Il était grand officier de la Légion d'honneur (chevalier à 27 ans), titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec trois citations, de la Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs, avec huit citations, dont trois à l'ordre de l'armée et de la croix de la Valeur militaire avec trois citations, dont deux à l'ordre de l'armée. Il était également officier de l'ordre du Million d'Éléphants et du Parasol blanc (Laos) et de la Croix du mérite de 1ere classe dans l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne.

Une rue porte son nom à Aubiat. Le 26 juillet 2021, année du centenaire de sa naissance, la 207e promotion de l'Académie militaire de Saint-Cyr - Coëtquidan reçoit le nom de baptême de « Général Caillaud ».

La Société des membres de la Légion d'honneur était représentée par le général (2s) Jean-Paul Varenne-Paquet, président de la section du Puy-de-Dôme (également délégué de la Saint-Cyrienne pour le Puy-de-Dôme et le Cantal et représentant le général d'armée Bruno Dary, président de la Saint-Cyrienne) et par le colonel (h) Michel Dareau, président honoraire du comité de Riom, avec la présence du drapeau du comité.